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Entretien avec Didier Migaud dans le magazine « Compliances »

Dans le cadre d’un entretien accordé au Magazine Compliances, le président de la Haute Autorité Didier Migaud revient sur son parcours, sur la place de la HATVP dans la lutte contre la corruption, sur la culture de la transparence et la loi Sapin 2.

« La transparence pour partenaire, la clarification pour horizon »

Parfois les étoiles s’alignent. En cette rentrée de Compliances, elles semblent clémentes. Avec un dossier principal dédié à la transparence, comment ne pas songer au président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), Didier Migaud, pour ouvrir le bal de cette édition ? Il se trouve que depuis cet été, l’idée de rebattre les cartes de la prévention de la corruption fait son chemin à la suite de la publication du rapport cosigné par les députés Raphaël Gauvain (LREM) et Olivier Marleix (LR). Fusion, rapprochement, clarification des rôles entre l’Agence française anticorruption (AFA) et la HATVP ? Les modalités concrètes seront sans doute bientôt connues. En attendant, le président de la HATVP nous a reçus, en toute transparence.

Compliances : Comment vous êtes-vous retrouvé à la tête de la HATVP ?

Didier Migaud : J’ai été nommé par décret du Président de la République en janvier 2020, après l’avis préalable donné par les commissions des lois de l’Assemblée nationale et du Sénat. C’est un mandat d’une durée de six ans, non renouvelable, afin de garantir l’indépendance de la personnalité nommée. S’agissant des raisons qui ont conduit à ma nomination, mes précédentes fonctions de Premier président de la Cour des comptes, ainsi que mon expérience antérieure d’élu local et national ne sont probablement pas étrangères au fait que je me retrouve à la tête de la Haute Autorité. En effet, la Cour des comptes s’assure de la régularité de l’emploi de l’argent public et en informe les citoyens. En tant que Premier président, je présidais également la Cour de discipline budgétaire et financière. Finalement, les questions de contrôle, de régularité, de conformité, sont dans l’ADN de mon parcours. Je me retrouve donc dans les missions de prévention des atteintes à la probité de la HATVP, qui consistent schématiquement dans le conseil et l’accompagnement des acteurs publics et privés, la publication des informations déclarées et le signalement des infractions que nous suspectons. »

Comment positionnez-vous la notion de transparence de la vie publique par rapport aux notions d’éthique des affaires et de compliance ?

Ces notions se rejoignent nécessairement car, lorsqu’il y a « corruption », il y a d’une part le corrompu – qui exerce souvent des fonctions publiques – et d’autre part le corrupteur – qui, lui, exerce ses fonctions dans la sphère privée. C’est justement dans les interférences entre le public et le privé que se glisse le risque de corruption. Se contenter d’exiger la transparence de la part des responsables publics, sans donner de cadre à l’activité privée, rendrait notre tâche de régulateur très difficile ! Je suis de ceux qui estiment que transparence et probité forment un tout. La transparence n’est pas une fin en soi. C’est un moyen pour renouer la confiance entre les citoyens et les responsables publics.

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