Les stratégies de représentation d’intérêts mises en œuvre
Les 68 représentants d’intérêts inscrits au répertoire et déclarant des activités liées à la « loi pouvoir d’achat » déploient différentes stratégies de lobbying. Les principales mesures visées concernaient la protection du niveau de vie des français et des consommateurs, la souveraineté énergétique, le transport routier de marchandises et les carburants.
Les mesures sur le niveau de vie
Ces mesures concernent les ménages, les salariés et les travailleurs indépendants. Des représentants d’intérêts se sont mobilisés pour renforcer la sauvegarde du niveau de vie des Français. Le répertoire témoigne d’initiatives visant à promouvoir les revenus d’activité et le partage de la valeur ajoutée, ou à revaloriser les pensions de retraite et les prestations sociales.
La Confédération des petites et moyennes entreprises s’est ainsi mobilisée en faveur de l’augmentation du « plafond maximal des sommes versées chaque jour par les entreprises et leurs salariés » des tickets restaurant. Les catégories de responsables publics visées par cette action ont été les parlementaires, leurs collaborateurs et les agents des services des assemblées parlementaires. Afin d’appuyer ses positions, la Confédération a déclaré avoir transmis des suggestions, informations et expertises dans un objectif de conviction et avoir établi une correspondance régulière (par courriel, par courrier…).
L’Union des entreprises de proximité s’est quant à elle positionnée pour « maintenir les allègements de charges sociales pour les entreprises des branches en incapacité de négocier des accords salariaux dont les minima salariaux sont supérieurs au SMIC ». L’organisation a déclaré avoir transmis aux parlementaires des suggestions afin d’influencer la rédaction d’une décision publique.
Dans le cadre du projet de loi, l’Association française de la gestion financière a défendu le « versement de la prime de partage de la valeur sous la forme d’un supplément spécifique d’intéressement ou de participation ». L’Association a indiqué avoir sollicité des parlementaires et leurs collaborateurs, par le biais de correspondances (courrier, courriel), en leur transmettant des informations et expertises dans un objectif de conviction, ainsi qu’en organisant des discussions informelles ou des réunions en tête-à-tête, ainsi que des évènements, rencontres ou activités promotionnelles.
Les mesures relatives à la protection du consommateur
Ces mesures concernent principalement les abonnements et assurances, et visent à protéger les consommateurs face à la hausse des prix. Il s’agit par exemple de faciliter les résiliations d’abonnement, ou encore de contraindre les banques à rembourser leurs clients victimes de fraude.
Dans le cadre de ces dispositions, France Assureurs a par exemple alerté les parlementaires en leur transmettant des suggestions concernant l’article 8 du projet de loi quant à « l’augmentation du coût de l’assurance qui en découlerait » et a suggéré « son application aux seuls contrats souscrits par voie électronique ».
Dans un autre registre, l’Union fédérale des consommateurs a indiqué avoir établi une correspondance par courrier ou par courriel avec des membres du Gouvernement ou des membres de cabinet ministériel, afin d’« obtenir une réduction du montant des frais de rejet de prélèvement dans le cadre de l’examen de la loi Pouvoir d’achat ».
Par ailleurs, l’association UNIDEN, qui représente les industries consommatrices d’énergie actives en France, a déclaré s’être positionnée en faveur de l’exclusion des « cogénérations sous obligation d’achat du dispositif de taxation de la rente inframarginale, dans le cadre du projet de loi pouvoir d’achat ». À cet égard, des démarches ont été entreprises en sollicitant plusieurs catégories de responsables publics par courrier, par courriel, ainsi que lors de discussions informelles ou de réunions en tête-à-tête.
Le dispositif de souveraineté énergétique
Ce volet a pour objectif de renforcer la souveraineté énergétique (titre III). Le premier chapitre est dédié à la sécurisation de l’approvisionnement en gaz. Il s’agit par exemple de donner la possibilité au ministre en charge de l’énergie de mettre en œuvre des mesures exceptionnelles, lorsque la situation l’exige en raison de menaces pesant sur la sécurité d’approvisionnement, que ce soit en électricité ou en gaz. Le chapitre II propose par exemple des dispositions liées à la sécurité d’approvisionnement en électricité, tandis que le chapitre III vise à structurer l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH).
En matière de représentation d’intérêts, TotalEnergies SE a souhaité « encourager la simplification des procédures pour accélérer la mise en production d’un terminal méthanier flottant au Havre compte tenu de la gravité de la crise énergétique ». À cet égard, TotalEnergies SE a sollicité des membres du Gouvernement ou de cabinet ministériel et a précisé avoir ciblé la Première ministre et le ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer.
Électricité de France (EDF) a sollicité des parlementaires et leurs collaborateurs, ainsi que des membres du Gouvernement ou de cabinet ministériel pour que soient encadrées « les modalités de réquisition éventuelle par l’Etat des centrales de production d’électricité à partir de gaz en période de menace sur la sécurité d’approvisionnement ». EDF a déclaré avoir transmis aux décideurs publics des informations et expertises dans un objectif de conviction.
Pour le compte de SNCF Réseau, Fret SNCF, SNCF Voyageurs, ainsi que pour son propre compte, la Société nationale SNCF a demandé l’obtention du « relèvement du plafond alloué pour l’ARENH ». Pour ce faire, elle a déclaré avoir organisé des discussions informelles ou des réunions en tête-à-tête et a transmis des suggestions afin d’influencer la rédaction d’une décision publique à des membres du Gouvernement ou membres de cabinet ministériel.
Les mesures concernant les carburants et le transport routier
L’Organisation des transporteurs routiers européens a déclaré sur le répertoire avoir proposé « des mesures en faveur du soutien aux transporteurs routiers afin de faire face à la hausse des prix du carburant ». L’entité a transmis à des parlementaires ainsi qu’à leurs collaborateurs des informations et expertises dans un objectif de conviction.
APF France Handicap s’est mobilisée pour « permettre aux conducteurs en situation de handicap de pouvoir bénéficier de la prime carburant de 700 € plutôt que 400 € dans le cadre de la proposition de loi Pouvoir d’achat ». L’association a déclaré avoir invité ou organisé des évènements, des rencontres ou des activités promotionnelles. Les responsables publics sollicités ont principalement été des parlementaires.
L’association Avere-France a, quant à elle, déclaré avoir sollicité les parlementaires et leurs collaborateurs pour que soit renforcée « l’accessibilité de la mobilité électrique dans un contexte de forte inflation » afin, entre autres propositions, de « garantir un régime d’aides à l’acquisition pour les véhicules à faibles et très faibles émissions et revaloriser le bonus occasion ».